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Dégustation 2020.4 : Domaine Jean Chartron

Mardi 11 février

Ce mardi 11 février, Oenocratia accueillait avec plaisir Jean Michel Chartron, représentant du domaine Jean Chartron, qui a mis la Bourgogne à l’honneur avec une sélection de 6 vins blancs.

Jean Michel a d’abord commencé par rappeler les caractéristiques de cette région, région viticole depuis l’antiquité. Composée de 5 grands territoires que sont Chablis, la Côte de Nuits, la Côte de Beaune, la Côte Chalonnaise et le Mâconnais, la Bourgogne est connue mondialement et la multiplication par deux des prix du foncier depuis 15 ans témoigne de cette attractivité. Ses deux cépages emblématiques sont le chardonnay et le pinot noir. Les Climats de Bourgogne sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO : c’est « l’expression même du terroir », selon Jean Michel.

Jean Michel nous a ensuite présenté son domaine Jean Chartron, qu’il dirige avec sa femme Anne-Laure. Ils sont la 5ème génération à se succéder à la tête de ce domaine, créé en 1859, un des plus anciens de Puligny-Montrachet. Une des caractéristiques de la Bourgogne est la parcellisation des territoires et le domaine n’y coupe pas : il s’étend uniquement sur 14 hectares, soit 8 hectares de plus que la superficie moyenne des propriétaires bourguignons. Jean Michel a opté pour une production exclusivement constituée de vins blancs. Le cépage est à 90% du chardonnay et la vinification est traditionnelle : vendange à la main et fermentation en fût de chêne. Contrairement aux autres domaines, il a choisi de réduire ses exportations à 60% des ventes afin de consacrer une part plus importante de sa production à la sublimation de la gastronomie française. Avec un chiffre d’affaire de 3 000 000€ et 100 000 bouteilles de vin blanc produites chaque année, ce domaine a de quoi nous charmer et nous étonner.

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Alors qu’on entame la dégustation du premier vin, l’intervenant évoque l’année difficile qu’a été 2019. D’abord la sécheresse qui a réduit la production de 30% à 40%, suivie d’une hausse des droits de douanes souhaitée par Donald Trump. Commence alors la dégustation des vins.

Le premier vin, le Bourgogne Chardonnay 2018 est un vin peu structuré mais chaleureux. Ce vin d’entrée de gamme a tout pour nous séduire. Et comme nous le rappelle si bien Jean Michel, «ce sont les vins d’entrée de gamme qui montrent la valeur d’un vigneron, sa patte».

Le deuxième vin est un Savigny-Les-Beaune 2018. Au nez, on sent facilement ses arômes boisés provenant de sa vinification. Au goût, il est plus minéral que le premier, avec une structure plus marquée. C’est un vin sous tension avec une belle énergie. Il ne fatigue pas la bouche et appelle l’assiette. C’est aussi bien un vin d’apéritif qu'un vin de repas. Nous recommandons de le déguster avec une volaille, un poisson avec une sauce citronnée ou du St Marcellin.

Après la dégustation de ce vin, Jean Michel nous livre ses sentiments sur l’œnologie. Pour lui, un vin est plus qu’un assemblage parfait de différents cépages. « Un vin doit faire saliver, un vin doit donner faim ».

Le troisième vin est un premier cru Saint-Aubin 2018, « Murgers des Dents de Chien ». Si vous cherchez le meilleur rapport qualité-prix, c’est sans conteste celui-ci qui sera votre perle rare. En effet, ce vin est tout en finesse, structuré et étoffé. Si vous l’aimez aujourd’hui, croyez-nous, vous l’apprécierez d’autant plus dans cinq ans.

Faisant un aparté sur la vinification biologique, Jean Michel nous donne un avis contrasté. Oui, il souhaite suivre cette direction, pour ses enfants ainsi que pour les générations futures. Il suit donc le cahier des charges nécessaire à une certification biologique, sans toutefois vouloir celle-ci. En effet, il nous explique qu’un vigneron étiqueté comme tel ne doit pas utiliser des traitements chimiques, or il en a utilisé trois fois ces dernières années. C’est peu, mais suffisant pour perdre cette certification pour trois années consécutives. Il s’attelle donc à faire de son mieux, respectant dans la limite du possible les contraintes que requiert la certification biologique. C’est un choix pragmatique et engagé.

Le Meursault 2016 est une vraie référence au domaine Jean Chartron. Ses arômes de noix et de fleurs nous emportent. Vin ciselé, minéral avec une acidité parfaitement maitrisée, il est finalement assez proche du Puligny-Montrachet et du Saint-Aubin.

Le Chassagne-Montrachet 2016 est un vin situé sur le terroir voisin de Meursault. Ce fût ainsi l’occasion de comparer deux vins du même millésime, produits par le même vigneron, mais provenant de terroirs différents. L’influence du terroir est évidente ici, tant les arômes du Chassage-Montrachet sont plus forts, et on y trouve des notes acidulées de pêches de vigne. Ce vin est plus massif et structuré que le précédent. Il est également brioché. C’est l’expression du fût qui lui donne cette note toastée et l’acidité qui permet d’avoir cette patine briochée.

Avec le Puligny-Montrachet « Clos du Cailleret » 2017, on monte d’un cran en intensité et complexité. Avec ses arômes d’aubépine et d’acacia, sa minéralité traine en bouche. Oenocratia vous conseille de le déguster avec quelques gambas flambées.

Nous remercions chaleureusement Jean-Michel Chartron, qui nous a fait l’honneur de venir présenter le domaine Jean Chartron dans notre école pour la première fois pour une dégustation des plus qualitatives. Nous vous retrouvons mardi prochain pour une nouvelle dégustation !