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Dégustation 2019.7 : Château Lagrange

Mardi 20 Novembre

Mardi 19 novembre, Œnocratia s’est fait une joie de recevoir Madame Justine Memmi, responsable de la communication du Château Lagrange qui nous a fait découvrir le Château Lagrange et quatre de ses références.

Madame Memmi a entamé son propos avec quelques généralités sur l’appellation Saint-Julien. Elle s’étend sur neuf cent vingt hectares, divisés en dix-neuf propriétés sur la rive gauche de l’estuaire et comprend onze grands crus classés. Contrairement au sous-sol, qui est fort complexe, le sol y est homogène, assez pauvre et essentiellement fait de graves. Trois cépages dominent : le cabernet-sauvignon qui donne puissance et structure au vin, le merlot qui apporte un côté plus rond, et enfin le petit verdot pour les épices et les tanins.

Le domaine du Château Lagrange, quant à lui, s’étale sur 118 hectares d’un seul tenant, il ne s’est jamais agrandi depuis sa fondation au XVIIe siècle. Lagrange est classé troisième grand cru en 1855. C’est le comte Duchâtel —ministre de l’intérieur sous le règne de Louis Philippe— qui sera le premier à faire véritablement rayonner le domaine. Il en est le propriétaire de 1842 à 1874. La château connaîtra par la suite une longue période de déclin et d’oubli relatif, et ce jusqu’à son rachat par le groupe japonais Suntory, qui réalisa dans la foulée une série d’investissements massifs représentant plus de trois fois le prix d’achat. Lagrange retrouve quasiment aussitôt sa renommée d’antan.

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Les vignes du domaine sont âgées de trente ans pour le second vin à quarante-cinq ans pour le grand vin. En tout, ce sont trente vignerons qui travaillent sur près d’un million de pieds sur lesquels ils pratiquent la vendange au vert lors de la véraison afin de permettre à la vigne de fournir l’énergie suffisante pour amener les raisins à maturité. Le château emploie quatre œnologues permanents ainsi qu’un œnologue consultant qui apporte un œil neuf chaque année. La propriété est à la pointe en ce qui concerne la sélection et le tri des raisins : elle effectue un triple tri, dont un réalisé à la caméra optique.

Le meilleur pour la fin, la dégustation ! Le domaine nous a proposé quatre de ses références. Tout d’abord Les arums de Lagrange 2018 (blanc). Le nom fait honneur à une fleur qui pousse à proximité du château. Il s’agit d’un vin à boire assez jeune, on y retrouve une touche de pêche blanche et de fruits tropicaux, avec de la rondeur en bouche.

La dégustation s’est poursuivie avec Les Fiefs de Lagrange (2016). Ce vin combine fraîcheur et puissance tannique, on y retrouve des notes de fruits noirs et d’épices, c’est un vin singulier qui a été marqué par la météo sèche et chaude de l’année 2016.

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Nous sommes ensuite passés à une verticale de grands vins, d’abord avec le Château Lagrange 2016, puis le 2010 et enfin le millésime 2005. Le 2016 est caractérisé par une plus forte proportion de cabernet qui lui donne une structure franche. Quant au 2010, des arômes de fruits plus mûrs se sont développés, on y retrouve des notes de cuir et de réglisse avec des tannins encore prononcés. Et enfin, un millésime plus ancien, le 2005, qui s’est distingué des autres par son soyeux charmeur. Déjà quelque peu évolué concernant ses arômes, sa robe n’a pas perdu en profondeur.

Nous remercions encore une fois le Château Lagrange pour cette belle présentation de sa maison et de ses produits. Nous tenions également à remercier personnellement Justine Memmi pour nous avoir partagé sa passion et son savoir.