Le 5 mars 2019 et à l’occasion de sa cinquième dégustation de l’année, l’association Oenocratia a eu le plaisir de recevoir Charline Drappier, venue présenter la maison de Champagne Drappier.
L’histoire de la maison Drappier commence en 1604, date à laquelle Rémy Drappier s’installe à Reims en tant que marchand drapier, tout comme un certain Nicolas Ruinart qui laissera son nom à la célèbre maison. Cependant, c’est deux siècles plus tard, en 1808, qu’un de ses descendants, François Drappier, fonde la maison de champagne. Depuis cette date, la maison Drappier est dirigée par la famille portant ce nom. L’aventure Drappier commence à Urville, village dans lequel les Gallo-Romains plantèrent les premières vignes 2000 ans plus tôt et où Saint Bernard entreprit la construction d’une annexe de l’Abbaye de Clarevaux au XII siècle, aujourd’hui fief de la maison Drappier.
L’objectif de la maison Drappier est clair : « enfanter » un grand vin sans le dénaturer. Est-il possible de continuer à produire un champagne naturel quand la demande ne cesse de croître, que les bouteilles se vendent aux quatre coins du monde et que la pluralité des goûts n’a jamais été aussi forte ? Drappier a fait le choix du naturel. Comme le disait Antoine de Saint-Exupéry, « on n’hérite pas de la terre de ses parents, on l’emprunte à ses enfants ». C’est dans cette optique que la famille Drappier cultive ses vignes et parvient à préserver un héritage vieux de deux cents ans. Plutôt que de dénaturer les vignes puis le vin avec des produits chimiques et des additifs qui rendent le champagne artificiel, la famille Drappier privilégie la gestion éco-responsable des terres.
Cette marque de fabrique transparait notamment dans le champagne Brut Nature, le premier que nous avons eu la chance de déguster. Ni sulfite, ni liqueur de dosage, c’est avant tout le fruit d’un terroir que Drappier laisse s’exprimer. Il s’agit ici d’un Brut nature élaboré à partir du Pinot Noir, cépage référence du champagne Drappier, celui qui « coule dans nos veines ». Idéal avec des fruits de mer ou en apéritif, ce champagne séduit par ses touches d’agrumes suivies d’une note d’épices.
La dégustation s’est poursuivie avec un Rosé Nature, un champagne plus sucré, renvoyant à des notes de fraises et de framboises. Aussi éclatant visuellement qu’au nez et qu’en bouche, ce champagne composé à 100% de Pinot Noir peut être servi pour accompagner du carpaccio ou des sushis.
Charline Drappier nous a ensuite emmenés sur des terres plus calcaires, seules terres où les vignes permettent de produire du Blanc de Blancs. Ce champagne est presque exclusivement composé de Chardonnay (95%) complété par 5% de Blanc Vrai. Les arômes de ce champagne se rapprochent de fruits estivaux tels que la pêche blanche, mais présente également des notes florales comme la pivoine; ceci toujours accompagné d’une fraîcheur en bouche.
Le quatrième champagne reflétait l’authenticité et le naturel propres à la maison Drappier, il s’agissait du Carte d’Or. C’est dans ce champagne que l’on retrouve les arômes du fameux cépage Pinot Noir. Ce cépage recouvre en effet 80% de l’assemblage du Carte d’Or, ce qui le rend assez proche d’un Blanc de Noirs, le reste de l’assemblage est composé à 10% de Meunier et à 10% de Chardonnay. On retrouve le côté naturel cher à la maison Drappier dans ce champagne avec une utilisation minimale du soufre.
La dégustation s’est terminée avec une cinquième référence : la Grande Sendrée, champagne composé à 55% de Pinot Noir et à 45% de Chardonnay. Ce champagne, dont le nom renvoie à un archipel de parcelles situées près d’Urville et ravagées par un incendie en 1836, croise des notes de miel, d’acacia et de cire d’abeilles.
Nous tenons à remercier la famille Drappier, et tout particulièrement Charline Drappier de nous avoir partagé sa passion pour le champagne et les plus de deux cents ans d’histoire de cette belle maison.